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Alouette : ancrage régional et modernité

La station vendéenne, réussite d’une radio régionale

Par Emmanuelle Pautler

LES HERBIERSAlouette, 1ère radio régionale de France, 1ère radio du Grand Ouest, couvre aujourd’hui 15 départements. La clef de son succès est indéniablement son ancrage régional, sa proximité avec ses auditeurs, avec des programmes musicaux et thématiques très appréciés, et un choix intelligent et mesuré des technologies de pointe.

Basée depuis 1981 aux Herbiers, en Vendée – du nom du Mont des Alouettes, promontoire légendaire à l’époque de la Gaule – Alouette, qui ne couvrait alors que 4 départements (Maine-et-Loire, Deux-Sèvres, Loire-Atlantique et Vendée), a très vite développé un véritable réseau régional.

Aujourd’hui, ses auditeurs vont de l’estuaire de la Gironde au Nord Finistère, en passant par Nantes, Angoulême, Poitiers, Laval, Aubusson, Guéret et Tours, avec 43 pôles de diffusion.

Son Président depuis 1982, Bertrand de Villiers a su donner à Alouette un style unique de radio musicale de proximité, avec une équipe soudée dans un esprit maison, partageant des objectifs communs : servir au mieux les auditeurs, soutenir les événements régionaux, développer les zones de couverture et prendre des options technologiques judicieuses, comme en 2015 le choix du traitement de son du fabricant américain Wheatstone, en collaboration avec la société française SAVE Diffusion.

Le développement d’Alouette

Équipe technique d’Alouette sur le Mont des Alouettes, de gauche à droite : Frédéric Bourgeais (Directeur Technique), Stéphane Ayreault (IT Manager), Vitor Nunes (Technicien HF/BF – Réseaux) et Yvon Daviaud (Technicien HF et Hyperfréquence).
Crédit Photo : Alouette

Alouette, au 1er rang des 132 radios indépendantes du Groupement ‘Les Indés Radios’, fonctionne avec un parc de fréquences développé par acquisitions successives, comme en 2013 avec 2 nouvelles radios : Tempo, dans le Nord-Finistère, avec 2 fréquences (Morlaix et Landivisiau/Brest) et Magic à Limoges, dans la Haute-Vienne, avec 4 fréquences (Limoges, La Souterraine, Guéret et Aubusson).

« L’achat des 2 sociétés nous a permis, avec la syndication des programmes, de faire passer notre audience nationale au-dessus de 1 %, avec 500 000 auditeurs quotidiens », déclare Bertrand de Villiers.

« Notre projet est de développer notre couverture géographique, depuis la Manche à Brest et le long de la Côte Atlantique jusqu’au Médoc, et aussi à moyen terme plus au Sud et vers l’Est ».

Cette stratégie compense pour Alouette l’absence d’attribution de nouvelles fréquences par le CSA sur sa zone de diffusion, où elle est concurrencée par de très nombreuses radios, y compris nationales.

La publicité (locale, régionale et nationale) est la source essentielle de financement d’Alouette.

Une programmation innovante

Bâtiment d’Alouette.
Crédit Photo : Alouette

La force d’Alouette est sa capacité d’innovation permanente : « Nous avons récemment fait une innovation majeure dans la matinale de 5h00 à 9h00 avec un duo de femmes ‘Clarisse et Julie – Service compris’ (deux animatrices de la station depuis une dizaine de saisons). La matinale mobilise 5 journalistes pour couvrir les 15 départements, y compris pour les décrochages », précise Bertrand de Villiers.

La réflexion d’Alouette porte aussi sur sa production musicale, véritable défi pour respecter les quotas de chansons francophones contrôlés par le CSA : « Il est difficile de proposer aux auditeurs des productions francophones d’une qualité inférieure à celle des productions internationales. Nous ne désespérons pas des progrès de la production francophone ».

Quoiqu’il en soit, cette contrainte des quotas pose un grave problème aux radios contrôlées (28 radios seulement !) au cœur d’un bouleversement des usages de l’écoute musicale, dont un seul, la radio, demeure drastiquement contrôlé.

« La force d’une radio est d’avoir un format et un « goût sonore » à la fois constants et en évolution. Notre grille est un mélange de bonne information locale et de programmation musicale intergénérationnelle. Le métier de programmateur musical est essentiel, assuré ici avec talent par Sébastien Lebois, avec 2 assistants », poursuit Bertrand de Villiers.

L’ossature d’Alouette est la même depuis une bonne vingtaine d’années, avec une quarantaine de salariés. Les équipes de production sont vraiment stables, avec parfois un turnover géographique. Quelques exceptions, comme Sébastien Lebois, Directeur des programmes depuis 14 ans et ancien animateur de la station pendant 5 ans, parti un temps diriger des radios en Suisse, avant de revenir à Alouette.

Une radio de proximité

Studio de production 1.
Crédit Photo : Alouette

« Les individus s’intéressent à la marche du monde mais ont besoin de se raccrocher à ce qui leur est proche. L’auditeur oscille entre consommation musicale passive et proximité locale et revient à la magie de la radio. Nous faisons tout pour lui apporter chaleur, mystère, surprise. Le voisinage est ce qui est utile au quotidien », confie Bertrand de Villiers.

Le ton d’Alouette à l’antenne est un des secrets de sa réussite : « Dire ce qu’il faut, comment, avec quel ton et quel rythme, est très difficile », avec la recherche permanente d’un équilibre pour que, selon la formule de Bertrand de Villiers, « l’intérêt local puisse s’arrêter là où commence le désintérêt radiophonique ».

Alouette soutient de nombreux événements phares de la région. Elle est aussi très impliquée dans le sport de haut niveau de Ligue 1, et est partenaire du Top 14 en rugby avec le Stade Rochelais qui sponsorise les bulletins météo de la station, « nous sommes contents d’avoir été là au moment où ce club montait », se réjouit Bertrand de Villiers.

Alouette lance beaucoup d’événements originaux, comme récemment le jeu d’antenne ‘Alouette vous offre votre 13ème mois de salaire’.

Un écran dans le Hall de la station, interfacé avec Google Earth, permet de visualiser en temps réel où se trouve chaque auditeur internet, en France, régulièrement dans les Dom Tom, mais aussi à l’étranger, Mexique, São Paulo, en Australie…

Les options technologiques

Traitement de son Wheatstone en action sur le site de Vannes.
Crédit Photo : Alouette

En 2015 Alouette a opté pour un traitement de son Wheatstone FM 531, installé par le distributeur français SAVE Diffusion, pour remplacer sur l’ensemble de ses émetteurs son ancien système,

devenu obsolète, la société n’existant plus. « Nous avons opéré ce changement car il était capital de ne pas avoir de panne de traitement de son sur un site. Nous avons trouvé le produit avec un son très proche de celui que nous avions et notre impératif était que l’auditeur s’y retrouve », déclare Frédéric Bourgeais, Directeur technique d’Alouette.

« Pendant un an et demi, nous avons essayé tout ce qui existait sur le marché, effectuant des tests à l’aveugle sur une fréquence, puis sur 2 ou 3, en commutant l’ancien et le nouveau processeur, et avec le traitement de son Wheatstone personne n’entendait de différence », précise-t-il.

« Mike Erickson, de Wheatstone, venu des USA quelques jours chez Alouette, nous a expliqué le fonctionnement du processeur sur lequel nous avons travaillé pendant 6 à 8 mois. Après la phase de validation, le déploiement sur les 43 fréquences a été assez rapide, environ 6 semaines en septembre/octobre 2015. Aujourd’hui, chaque fréquence est traitée avec un processeur Wheatstone, entièrement IP, c’est un gros avantage car cela nous a permis d’optimiser les réglages sonores et de configurer tous les appareils en même temps », explique Frédéric Bourgeais.

Les objectifs techniques d’Alouette sont adaptés à son environnement : « Le 1er contrat à remplir était le son et cet appareil peu encombrant, sans ventilateur, sans élément mécanique, supportant des températures très élevées, est idéal car les locaux techniques ne sont pas toujours bien ventilés ou climatisés. Nous n’étions pas à la recherche d’une puissance multiplex démesurée, mais nous voulions avant tout offrir un confort d’écoute, avec une qualité de son répondant au profil d’Alouette et à l’habitude d’écoute de nos auditeurs ».

« La collaboration avec la société SAVE Diffusion a été très précieuse ; Hervé Cerisier, Directeur technique, nous prêtant les équipements pendant la période d’essai ».

Alouette, qui dispose de 4 studios et 5 cabines (600 m2 en tout, studios, rédaction et salon invités), a refait 2 studios il y a 4 ans (studio de production et studio de voice-tracking/production) également avec la société SAVE Diffusion : « Hervé Cerisier a installé 2 consoles Wheatstone Audioarts D 75, mais nous n’avons pas numérisé l’antenne à outrance car nous aimons bien la chaleur de l’analogique ».

Les décisions techniques d’Alouette s’inscrivent dans l’esprit maison, moteur du succès de la station : « Nous prenons nos décisions en interne, après consultation de nos équipes techniques et des ressources humaines, et nous recevons impérativement les fabricants dans nos locaux », confie Frédéric Bourgeais.

En 2017 la transmission satellitaire va aussi subir un changement important. « D’une norme propriétaire nous allons en rejoindre une autre en DVBS2 plus ouverte et interopérable avec l’ensemble des vecteurs médias présents et à venir qu’ils soient satellite ou IP ».

Alouette a retenu la société allemande 2wcom, dont l’offre a été proposée par son PDG Werner Drews.

La phase de test de ce switch important impliquant 40 équipements est prévue pour 2017.

« Notre structure en interne nous permettra en 2017 de gérer un « Multiplex » 3 programmes ou plus en toute autonomie », ajoute Frédéric Bourgeais. 

Alouette gère en propre 16 fréquences, les autres étant réparties entre Towercast et TDF. 

La station a réussi un équilibre de développement maison modèle, y compris sur le plan technique : « Grâce à une équipe de techniciens très compétents et passionnés, nous avons su par la technologie augmenter notre périmètre et nos infrastructures techniques avec des solutions innovantes tout en conservant la même charge salariale », conclut Frédéric Bourgeais.

L’atout d’Alouette est d’avoir conservé au fil du temps un puissant esprit d’équipe et de famille, soudé par un patron unanimement apprécié par le personnel, et d’avoir fait des choix technologiques judicieux. Sans aucun doute, ce rayonnement humain dynamise l’antenne, avec ses programmes vivants et chaleureux qui en font une des stations très précieuses du paysage audiovisuel français ! 

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