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La France a les moyens du leadership dans la radio numérique

Éditeurs et industriels du monde entier sont prêts à accompagner la mutation de la radio en France.

Portrait d’Emmanuel Boutterin Crédit photo : SNRL

COMMENTAIRE D’INVITÉ

Par Emmanuel Boutterin

L’auteur est Président du Syndicat National des Radios Libres en France et de l’Organisation non gouvernementale AMARC. Il est également président de Fréquence Mistral.

PARIS — L’Assemblée mondiale du WorldDAB qui s’est tenue à Paris est une chance pour la France. C’est le signe que les éditeurs et les industriels du monde entier sont prêts à accompagner la mutation de ce média en France et à épauler les pionniers français de la radio numérique.

UN NOUVEAU MODÈLE

À cette occasion, l’annonce du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel d’accélérer le processus de déploiement est majeure. La récente consultation publique en France, qui prévoit un nouveau modèle au bénéfice des radios nationales publiques et privées, permet de les inclure dans un modèle gagnant gagnant : ces véritables autoroutes de la radio, sur les grandes villes et les axes routiers, vont permettre aux grandes radios des économies d’échelle, et de les faire enfin rejoindre les pionniers numériques que sont les radios locales associatives et commerciales indépendantes.

J’y suis tout a fait favorable, sous réserve bien entendu que les radios locales ne se voient pas amputer de la ressource hertzienne en bande III, y compris sur des allotissements de surfaces importantes.

J’ai toujours préconisé un dispositif inclusif, pour permettre à Radio France et aux grands groupes commerciaux de gagner en stabilité et en visibilité. Leur engagement sur la RNT conditionne la réussite de cette mutation technologique. Il faut réussir la radio numérique en hertzien, parce je suis convaincu que la convergence technologique IP/Hertzien ne passe pas par les plateformes étrangères et les GAFA. Ces gens vampirisent les contenus musicaux et éditoriaux sans contrepartie ni pour les éditeurs, ni pour les artistes, ni pour les journalistes.

Leur modèle est de piller les contenus. En plus, ils échappent à une fiscalité raisonnable. Et ils se présentent comme des « médias ». C’est de l’escroquerie pure et simple.

Il faut que tous les éditeurs broadcast fassent front commun, il en va de l’avenir des médias audiovisuels : intégrer les bouquets des tycoons et des Gafa est une erreur stratégique, tout comme vouloir les concurrencer avec une plate-forme IP alternative qui ne fait pas le poids. C’est un échec.

PERMETTRE UN RENOUVEAU DE LA RADIO

Pour la radio, il est maintenant urgent de prendre la ressource qui lui est offerte en Bande III et de conserver la FM tant que la mutation sera en cours. Cela permettra aux éditeurs de contrôler la convergence IP/Hertzien et de proposer les innovations techniques et éditoriales permettant un renouveau de ce qui est toujours le premier média écouté au monde, la radio. La radio sait aujourd’hui mettre l’auditeur au centre de son développement, en préservant un modèle économique basé sur l’anonymat de l’écoute et la gratuité du média.

J’ai demandé, à l’occasion de l’Assemblée générale du WorldDAB, que l’État et le gouvernement français prennent leur responsabilité. C’est possible en soutenant le groupe Radio France, c’est possible en proposant aux grandes radios commerciales un deal leur garantissant des fréquences, et c’est possible en soutenant les radios associatives et commerciales indépendantes. On a mis 100 millions d’euros sur la table pour la communication sur la première phase de la TNT, et on vient d’y rajouter plus de 20 millions, rien que pour la ‘com’. Je demande juste une campagne à dix millions dès la prochaine phase de déploiement, et le retour sur investissement sera immédiat en termes d’emploi et de fiscalité.

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