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Radio France, euphorie et difficultés

Les incertitudes du radiodiffuseur français

La rentrée de Radio France (www.radiofrance.fr), le 31 août dernier dans le studio 104, s’est déroulée comme un show très rythmé, co-animé par le journaliste Jean-Matthieu Pernin (représentant de France Info, antenne à l’actualité brûlante) et l’humoriste Sophia Aram, à l’humour incisif, pas toujours du goût de tous — la directrice de France Inter, Laurence Bloch, a ainsi été présentée comme « la taulière de France Inter ».

L’euphorie était la tonalité dominante de l’événement, avec son cortège d’annonces dynamiques : douze nouvelles émissions sur France Culture, onze sur France Inter, France Info qui fusionne avec une télévision et recrute quelques chroniqueurs très médiatiques, comme le journaliste politique Jean-Michel Apathie — apparemment très heureux de revenir à Radio France après avoir sévi sur des ondes concurrentes.

Si les sondages confirment que France Inter se porte bien (5 700 0000 auditeurs quotidiens pour le 7/9 de Patrick Cohen, la matinale la plus écoutée de France) et que les audiences numériques du groupe Radio France sont au beau fixe, les difficultés sont perceptibles : le directeur de France Info, Laurent Guimier, cherche à convaincre que France Info — la radio — reste France Info, malgré la télé. Pourtant, difficile d’y croire, malgré les explications d’une journaliste en charge des « titres radio et télé-diffusés » — qui ne doivent plus être appelés des titres, mais qui résument l’actualité en 90 secondes toutes les dix minutes, tout comme des titres…

Le directeur de France Info a esquivé habilement les demandes des journalistes sur les enjeux de la création de cette chaîne France Info et sur les risques de confusions, avec cette formule : « Je ne préjuge jamais des confusions à venir ». La chaîne a été lancée le 1er septembre sur le canal 27 de la TNT.

On peut déplorer le côté statique et figé de l’affichage visuel de cette nouvelle chaîne France Info — avec un graphisme et un défilé de textes difficiles à suivre à l’écran pour un public pas nécessairement rompu aux nouveaux médias — et le budget important de sa mise en orbite.

Depuis six mois les équipes s’activent autour de ce média global — présent à la radio, à la télévision, sur le web, et sur une application dédiée aux smartphones. Selon certains, que tous ces supports répondent au même nom peut poser problème, et on sait aujourd’hui que le lancement du site web a révélé un certain nombre de dysfonctionnements.

Une partie du personnel s’inquiète de la provenance et du contrôle des informations de France Info avec le « live », l’appli : les sources étaient depuis 30 centralisées par l’agence interne FranceInfo.
Par ailleurs, une incertitude plane sur le réseau de proximité France Bleu, avec ses 44 stations sur le territoire, dont le directeur Claude Esclatine a été écarté au printemps dernier par le Président de Radio France, Matthieu Gallet. Pour l’instant, France Bleu n’a toujours pas de directeur : l’intérim est assuré par Frédéric Schlesinger, directeur délégué aux antennes et aux programmes de Radio France, qui laisse percer peu d’informations sur la question, si ce n’est que la procédure de recrutement d’un nouveau directeur s’achèvera début octobre. On devrait aussi être fixé sur une éventuelle réorganisation du réseau France Bleu.

Enfin, décision irréversible, France Inter cessera ses diffusions en grandes ondes le 31 décembre 2016, avec comme bénéfice une économie de 13 millions d’euros par an, selon le radiodiffuseur, qui a mis fin à son contrat avec TDF qui exploitait le célèbre émetteur d’Allouis.

— Emmanuelle Pautler

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