Depuis 2002, la RTBF conduit des réflexions sur le développement du contenu et de l’audience et les enjeux financiers.
Procédant par paliers le radiodiffuseur public francophone belge a commencé par établir un état des lieux avec des consultants spécialisés, dans le cadre d’une concertation avec les instances dirigeantes de l’entreprise et le conseil d’administration. À cet effet le plan stratégique pour cinq ans, baptisé Vision 2022, a été approuvé en décembre 2016 par le Conseil d’administration de la RTBF.
Son objectif, confie Jean-Paul Philippot, Administrateur général de la RTBF, dans une interview publiée dans Accents(la lettre d’information des Médias Francophones Publics, N°21, décembre 2017) est de « concrétiser notre vision d’un média de service public réalisant ses missions et faisant la promotion de ses valeurs dans un univers qui sera devenu à 100 % numérique.
Mais également d’être le premier producteur de contenus originaux francophones belges ». La direction de la RTBF suit de près les transformations des autres radiodiffuseurs européens, dans leurs diversités et leurs évolutions, notamment dans les pays scandinaves comme la Norvège, pionnière pour le passage au numérique et l’extinction de la FM.
La RTBF a traduit son plan stratégique à travers un programme de transformation qui implique un nouveau modèle d’entreprise et un nouvel organigramme. Depuis plusieurs mois, la transformation est portée par de nombreux acteurs internes dont une équipe dédiée, accompagnée par des experts externes au savoir-faire reconnu dans le processus de transformation des médias, avec à la clef un plan de communication méthodique à destination des collaborateurs du groupe.
UNE NOUVELLE STRUCTURE
Jean-Paul Philippot souligne la volonté de la RTBF d’orienter la nouvelle structure vers ses publics, avec une nette diversification éditoriale : « Nous créons quatre fonctions éditoriales chargées d’adresser quatre groupes de publics rassemblés en fonction de leurs attentes par rapport aux médias et de leur mode de consommation.
C’est la première fois qu’on crée un poste de pilotage éditorial orienté vers les publics et prenant en compte la fragmentation des modes et des rapports aux médias ». Cela implique la création d’un pôle dédié exclusivement aux contenus, sur tous formats et plateformes, d’un pôle médias pour les « fonctions de publications et de gestion de toutes les plateformes : linéaires avec la radio et la télévision et non linéaires avec les sites Internet, les réseaux sociaux, les players et les applications », ainsi que d’une structure dédiée à la création d’offres éditoriales « fondées sur le modèle du commissioning assez répandu dans le monde anglo-saxon ».
Cette transformation comporte aussi « une fonction de gestionnaire des données et une fonction transversale d’accompagnement de cette transformation digitale ». Dans le cadre de ce processus de réorganisation, la structure de la RTBF ne sera plus centrée sur des médias distincts — radio, TV, Web— mais sur la production des contenus et leur diffusion sur différentes plateformes. Le radiodiffuseur public francophone, qui devrait être pleinement opérationnel dès septembre 2018, après les phases transitoires successives, a validé un nouvel organigramme. Une soixantaine de fonctions hiérarchiques sont impactées, certaines sont redéfinies, d’autres disparaissent et de nouvelles sont créées, avec la nécessité pour certains de devoir repostuler sur les postes qu’ils occupent déjà.
D’ores et déjà, Francis Goffin, patron des radios de la RTBF, avec une expérience de 15 années au sein du groupe et 38 années de fonctions managériales, a décidé de ne pas postuler dans le nouvel organigramme et d’exercer une mission de consultance autour de ses pôles de prédilection, vraisemblablement « la radio, sa numérisation via le DAB+, sa distribution sur ses différentes plateformes … ».
Enfin, en 2020 la RTBF déménagera de son bâtiment actuel devenu obsolète pour un site ultramoderne sur son actuel emplacement de Reyers, à Bruxelles.